Introduction de l'ouvrage de Guy SOHIER |
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EN GRANDE
PREMIERE, AVEC L'AUTORISATION DE L'AUTEUR, VOICI L'INTRODUCTION DE L'OUVRAGE
DE MONSIEUR GUY SOHIER INTRODUCTION Il n’est
jamais trop tard pour commencer une collection, entend-on souvent, surtout
quand il s’agit d’une monnaie récente… Et pourtant, le retard pris à rassembler
les eurobillets -tant de la part des numismates que des négociants - depuis
leur émission dans les douze pays de la Communauté Européenne est déjà grand,
voire insurmontable, pour qui entreprendrait de vouloir rassembler tous les tirages (486 en octobre
2006 ) en commençant maintenant, c’est-à-dire plus de quatre ans après
l’introduction de la monnaie européenne. Force est de constater que depuis
l’apparition des nouveaux billets le 2 janvier 2002, trop peu de numismates
se sont penchés sur cette collection pourtant promise à un grand avenir. Les
eurocollectionneurs se sont rués en masse sur les pièces et ont littéralement
oublié les billets. Pourquoi cet oubli ? Deux
raisons essentielles ont pu expliquer, dés le début, ce comportement de masse.
Les pièces sont aisément identifiables à leur face nationale et à leurs
différents millésimes. Ensuite, la valeur faciale des pièces est moindre en comparaison du
nominal élevé des billets. Une pièce de un euro à l’effigie de Mozart, de
Beatrix ou des Princes Grimaldi ne laisse aucun doute sur l’identité du
pays-émetteur. Qui plus est, l’émission régulière de nouveaux millésimes
nourrit l’envie de compléter sa collection de pièces et donne du sens à la
constitution d’un patrimoine personnel. Les billets
ont été, d’emblée, victimes de leur apparence. Les sept valeurs nominales (
5-10-20-50-100-200-500) sont toutes au millésime 2002, ne présentent pas de
face nationale, sont monocolores et témoignent – disons le tout net – d’une
neutralité austère quant aux motifs imprimés. L’administration avait choisi
de ne privilégier aucun monument caractéristique, en dépit d’un patrimoine
européen exceptionnellement riche dans sa diversité ! On a choisi de
sacrifier le réel au virtuel...Etrange décision, que n’a pas goûtée,
semble-t-il, la grande majorité des collectionneurs potentiels. Toujours
est-il que l’impression première du profane fut que rien ne permettait
de distinguer un billet d’un autre,
hormis la valeur faciale. Cette impression fallacieuse a constitué, dés le
départ, un obstacle majeur à la collection. Cet oubli semble, avec le temps
écoulé, une erreur de jugement de la part des numismates. Reconnaissons tout
de même que personne ne savait ce qu’il fallait collectionner au début de
2002, malgré quelques ouvrages précis et des articles très éclairés dans la
presse spécialisée des pays concernés par l’euromonnaie. Il
convient de rappeler que pour lire un eurobillet, il est impératif de
disposer de deux données
fondamentales, sans lesquelles on ne peut connaître son identité. L’ensemble
de ces données sont détaillées dans le chapitre 7 de l’ouvrage. La première
information capitale figure au verso du billet dans ce que nous appellerons
le code-long. Il s’agit de la lettre-pays (suivie de onze chiffres indiquant
le numéro de contrôle). Il existe douze lettres-pays différentes depuis
2002, bien que la lettre R, réservée au Luxembourg, n’a encore jamais servi
en dépit de certaines rumeurs. Avec l’entrée prochaine de nouveaux pays dans
la Communauté Européenne et peut-être de ceux qui ont refusé la monnaie
unique (la Suède, l’Angleterre et le Danemark ), de nouvelles lettres-pays
apparaîtront par nécessité. Dans l’espoir d’un ralliement, même tardif, à
l’euro, l’administration a déjà attribué les lettres K, J et W respectivement à la Suède, au Royaume-Uni
et au Danemark… La deuxième information capitale se trouve au recto, à l’intérieur d’un cartouche ou
d’une étoile, dans ce que l’on appelle aussi le code-court. Il s’agit de la lettre-imprimeur, dont vous retrouverez
la liste dans le chapitre afférent. Il en existe quatorze actuellement mais,
à l’avenir, cette liste accréditée par la BCE sera susceptible d’être modifiée par la
disparition de certaines ou l’apparition de nouvelles. Ainsi, le 1 juin 2005,
l’imprimeur finlandais, Setec Oy, a
été racheté par le français Gemplus, spécialiste de la carte à puces. Nous ne
savons donc pas ce que deviendra la lettre-imprimeur D, qui
« signait » les émissions de la Finlande. Il est plus que probable
qu’elle a été remplacée par l’imprimeur français Oberthur, qui signe ses
billets avec la lettre-imprimeur E. Nous avons en effet enregistré un récent
tirage du 5 euro finlandais avec la lettre-imprimeur E, ce qui a constitué un
motif d’étonnement pour les spécialistes. A l’avenir, de nouveaux
imprimeurs prévus dans le cahier des charges de la BCE ( trois au total avec
les lettres A , C et S ) sont susceptibles d’apparaître sur le marché et
d’accroître le nombre de billets nouveaux. Ajoutons qu’en 2012 – conformément
aux statuts de la BCE – l’impression des eurobillets sera ouverte à la
concurrence et donc à toutes les imprimeries européennes. Le jeu
pays-imprimeur(s)-signature(s) aboutit déjà à un nombre impressionnant de
combinaisons et donc de tirages en l’espace de quatre années (486 fin octobre
2006). Il n’y a d’ailleurs aucune raison pour que ce jeu, diabolique pour la
bourse du simple collectionneur, ne s’arrête…Pour le présent, nous avons
pensé qu’ il était nécessaire d’effectuer un premier bilan - tirage après
tirage - de chaque valeur et
d’attribuer une cote, certes encore provisoire, mais déjà basée sur des
indices de rareté admis par des numismates européens spécialistes de
l’eurobillet. En ce sens, la mise en circulation régulière des billets avec
la signature de J.C. Trichet assèche progressivement toutes les émissions
antérieures avec la signature de W. Duisenberg et crédibilise fortement la
rareté pressentie de certaines valeurs.
Nous espérons que cette nomenclature contribuera, avec d’autres ouvrages déjà existants, à combler de nombreuses lacunes et à ouvrir des perspectives de recherches insoupçonnées pour l’amateur et le professionnel du papier-monnaie. La quête permanente de nouveaux tirages et les modifications apportées à l’avenir aux eurobillets seront sources de découvertes et de joie numismatique pour peu que l’on ait la curiosité d’accorder la plus grande attention aux billets que l’on tire d’un DAB ou que l’on trouve simplement dans les échanges quotidiens . N’hésitez
pas à consulter notre rubrique Trucs, Astuces et Conseils
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